
Quand l’heure du renouvellement a sonné, que notre paire de chaussure de trail préférée montre des signes évidents de fatigue, la question fatidique et un brin stressante revient inévitablement : quelle chaussure vais-je pouvoir choisir ?
Avec une offre énorme venant des marques, avec des modèles de toutes les couleurs, pour toutes les distances, toutes plus confortables les unes que les autres, le choix d’une nouvelle chaussure de trail s’avère toujours être un vrai casse-tête et ce, que l’on soit un coureur aguerri ou débutant.
L’importance de la pose de pied dans le choix d’une chaussure de trail :
La façon dont on pose le pied au sol lors de la foulée est un indicateur important qui entre en compte au moment du choix de sa nouvelle paire de chaussure de running.
Cela va en effet déterminer, par exemple, s’il vaut mieux partir sur une chaussure avec beaucoup ou peu d’amorti et avec un drop (différence d’épaisseur de semelle entre le talon et l’avant de la chaussure) prononcé ou au contraire faible.
Si la pose de pied au moment de l’impact au sol se fait par le talon il faudra naturellement privilégier une chaussure avec un amorti important, afin de dissiper au maximum l’onde de choc.
Si au contraire, la pose de pied se fait sur la partie medio plantaire, voir l’avant du pied, l’amorti au talon ne vous sera alors que de peu d’utilité et il conviendra de choisir une chaussure avec un drop faible afin de favoriser le déroulé.
Pronation, supination, universel :
On parle souvent dans le running de foulée pronatrice, supinatrice ou universelle, à tort, la foulée représentant l’ensemble du geste nécessaire pour avancer, c’est en fait lors de la phase d’appui que l’on devient pronateur, supinateur ou universel.
- L’appui universel, le plus commun, implique une pose de pied équilibrée pendant le déroulé allant de l’extérieur du talon jusqu’à l’hallux.
- L’appui pronateur, assez commun lui aussi (l’hyper-pronation étant plus rare et aussi plus problématique) se détermine par un déroulé tendant vers l’intérieur du pied et un affaissement plus marqué de la voute plantaire.
- L’appui supinateur est quant à lui plus rare, le déroulé s’effectuant sur l’extérieur du pied avec un vrai déficit d’appui au niveau du 1er métatarse.
Il existe des chaussures de trail comme de route prenant en compte ces différents problèmes en incorporant dans leur semelle intermédiaire des renforts rigides.
Le but de ces zones de renfort est de contrôler le pied en l’empêchant de s’affaisser vers l’intérieur ou vers l’extérieur lors de l’appui.
Notre avis (et cela n’engage que nous) est qu’il faut plutôt privilégier une chaussure dite universelle ou neutre et apporter la correction nécessaire via une semelle faite sur mesure par un podologue, la correction ainsi faite sera personnalisée et non standard, modifiable si la pathologie évolue et transférable d’une chaussure à l’autre.
Le Terrain :
Le terrain sur lequel vous courez en temps normal sera déterminant dans le choix de votre prochaine chaussure de trail.
En effet selon que le sol soit dur à base de caillou et autre rocher, plutôt meuble en forêt ou que l’on enchaîne des passages sur route et chemin, les caractéristiques essentielles de la chaussure de trail devront être en adéquation avec le terrain.
Sur les terrains durs on privilégiera une chaussure équipée d’une semelle aux crampons courts et rigide afin de résister à l’abrasion et maximiser l’accroche, à contrario sur terrain meuble on préfèrera une semelle comportant des crampons marqués, assez espacés pour le débourrage et plutôt souple.
Le type de chaussures (Ultra, moyenne et courte distance)
La distance ou le type d’utilisation (footing, entrainement intensif…) qui sera fait avec votre nouvelle monture est un paramètre primordial dans le choix de votre chaussure de trail.
On ne demandera pas la même chose à sa chaussure de running selon qu’elle est destinée à des sorties de 10km en footing ou à des ultras de 150km.
Dans le premier cas on aura plutôt tendance à privilégier le dynamisme et la légèreté, quand pour le second l’amorti et le confort seront les caractéristiques les plus importantes.
A titre d’exemples, les Salomon XA Pro 3D, les Dynafit Feline Ultra ou encore les La Sportiva Ultra Raptor sont de très bonnes chaussures de trail faites pour les longues distances.
A l’opposé on pourra trouver les Altra Superior 3.0, les Salomon SpeedCross ou les Dynafit Feline SL qui feront votre bonheur sur des distances plus courtes.
Amorti :
L’amorti, c’est la faculté qu’aura la chaussure de dissiper l’onde de choc due à l’impact au sol, presque impossible à juger à l’essayage, il faut noter qu’un bon amorti passe nécessairement par une bonne épaisseur de matière, un bon exemple sera la Hoka One One Mafate Speed 2 avec ses 32mm d’épaisseur sous le talon.
La plupart du temps les marques utilisent de l’EVA (éthylène-vinyle acétate) injecté ou comprimé dans la partie intercalaire de la semelle avec des propriétés qui évoluent entre durabilité et amortissement.
Confort :
Le confort d’une chaussure de trail vient de plusieurs facteurs intrinsèques à la chaussure (épaisseur des matières de l’empeigne, souplesse des matériaux, etc..) et de l’adéquation de ses volumes chaussant avec nos pieds, c’est donc une donnée hautement subjective et propre à chacun, dure à interpréter.
On notera tout de même que les chaussures de trail données comme étant les plus confortables sont souvent les modèles dévolus aux longues distances, les marques travaillant tout particulièrement ce point sur ce type de chaussure afin que le coureur puisse enchaîner les kilomètres dans les meilleures conditions.
Stabilité :
La stabilité d’une chaussure de trail/running est très importante qui plus est sur terrain technique, mais s’il existe des chaussures plus stables que d’autre il faut garder en mémoire que la qualité proprioceptive de chaque coureur rentre aussi en ligne de compte.
Ce qui déterminera en partie la stabilité d’une chaussure de trail sera sa faculté à résister à la torsion latérale: plus la chaussure sera rigide plus elle sera stable, si vous posez malencontreusement votre pied sur une aspérité du terrain, la chaussure doit vous aider à garder le pied dans l’axe de la cheville et ainsi éviter les entorses.
Un autre paramètre important est le volume disponible à l’avant de la chaussure, plus votre pied pourra se mettre à plat et vos doigts de pieds s’écarter au sol, plus la pose sera franche et ferme.
Accroche :
L’accroche d’une chaussure de trail sera déterminée par la qualité des gommes utilisées dans la confection de sa semelle (Vibram, Contagrip, Pomoca,Etc…), mais aussi dans la taille et la répartition des ses crampons (comme un pneu de voiture en somme).
Comme le mieux est l’ennemi du bien, une chaussure qui aura une bonne accroche sur terrain dur sera en général à la traine sur les sols meubles et vice et versa.
C’est pour cela que le choix d’une chaussure doit se faire vis-à-vis du terrain pour lequel elle sera destinée, le mieux étant d’avoir un modèle de chaussure de trail axé terrain meuble et un autre pour les terrains durs.
Dynamisme :
Le dynamisme d’une chaussure de trail sera déterminé par sa faculté à transmettre au sol le maximum de force produit par le coureur.
La quantité d’amorti présent dans une chaussure de trail est une donnée importante car si dans un sens celui-ci limite la remonté des chocs venant du sol, il dissipe aussi une partie de l’énergie générée par le coureur bridant ainsi le dynamisme de la chaussure.
Des matériaux ou technologies particulières sont mis en place par les marques afin de garder un bon niveau d’amorti sans pour autant transformer la chaussure en sabot, on peut citer par exemple l’Energy Boost d’Addidas ou encore le R-Mat chez Hoka One One.
La Pointure :
La pointure est une vaste question et l’on rencontre dans les chaussures de trail les mêmes problèmes que dans toute autre chaussure, les pointures n’étant pas normalisées d’une marque à l’autre c’est toujours une histoire de jonglage.
Les marques utilisant les pointures Mondopoint ou Japonaise nous facilitent la tâche car il suffit alors de mesurer son pied avec un mètre et d‘ajouter en moyenne un centimètre.
Pour celles n’utilisant pas ces tailles de référence un essayage reste obligatoire, on fera alors attention à avoir à peu près une épaisseur de doigt de libre au talon.
Commentaires (2)
Merci pour ces explications ! J’avais oublié ce qu’était supination et pronation 🙂
Mais avec plaisir !!!